L’ APRES CONFINEMENT : POUR UNE PREVENTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX

L’ APRES CONFINEMENT : POUR UNE PREVENTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX

Le déconfinement à partir du 11 Mai prochain, sonne le retour au travail, à défaut d’un retour à la normalité.

En conséquence, il apparait comme nécessaire d’anticiper des contextes de travail inédits et de construire un cadre qui rassure.

Eric GOATA, Directeur Général de ELEAS, propose 4 axes clés pour bâtir un processus de déconfinement.

  • Le premier axe : La crise sanitaire actuelle ne s’arrête pas au déconfinement et la distanciation sociale devra continuer à s’appliquer

Les organisations de travail vont devoir être repensées. Certains salariés vont réintégrés leur entreprise alors que d’autres continueront de travailler à distance, pour des problèmes de santé ou parce qu’ils sont en convalescence.

Pour les premiers, les conditions de réintégration devront être déterminées (test virologique) et certaines précautions devront être prises (mise à disposition de protections individuels, désinfection journalière des locaux, cartographie des flux de circulation, conditions d’accès des locaux communs etc.)

L’entreprise devra donc être en mesure d’accompagner la réintégration du personnel

  • Le deuxième axe : La période de confinement a une dimension anxiogène nécessitant une phase de décompression et un temps collectif de récupération

La posture de l’entreprise devra être rassurante dans les contenus des messages, présentant les geste barrières comme un nouveau code de civisme et non comme une forme de contrainte. Il est certain que les fondamentaux économiques ne devront pas être mis en avant !!

L’entreprise aura également l’obligation de respecter une période de reconstruction : prendre du temps pour favoriser la convalescence des collectifs de travail et purger les ressentis, prendre le temps de sortir de cette période d’exception, faire une rupture progressive avec ce qui s’étaient construits et consolidés pendant le confinement.

Plus que jamais, il faudra être visionnaire et donner un cap avec des objectifs privilégiant la cohésion collective plutôt que la performance

  • Le troisième axe : Les pratiques quotidiennes de travail auront été impactées sous l’effet du travail à distance et du fonctionnement d’équipes virtuelles

Le télétravail prolongé ne sera pas sans conséquences : le principe équilibre vie privée/ vie professionnelle mis en difficulté, les managers épuisés à animer des équipes virtuelles sans être préalablement formés.

La dispersion des équipes et l’absence d’anticipation auront intensifiées des interactions et provoquées un épuisement des capacités relationnelles.

La communication à distance doit viser un objectif opérationnel et le contenu des tâches. Il est délicat d’aborder des problématiques comportementales, de gestion de tensions dans une équipe, ou de sujets liés à la vie privée.

La distance nécessite de réagir vite car ce qui est fait entre chaque communication n’est pas visible… Cette réactivité peut engendrer un manque de réflexion dans la prise de décision, avec pour résultante l’apparition dans le temps d’erreurs de stratégie.

L’intensification du télétravail devra être encadrée : gestion de la charge mentale et des capacités cognitives , prise en considération des différents rythmes  physiologiques, gestion de la charge de travail, instauration d’une relation de confiance.

  • Le Quatrième axe : La reconstitution des collectifs de travail est potentiellement une tâche compliquée

Le sentiment de reconnaissance est très important : les organisations de travail qui en sont dépourvues n’ont plus la capacité de traiter les tensions.

Le sentiment d’appartenance aura été mis à mal : salariés en contact avec du public parfois incivils et irrespectueux des gestes barrières, le télétravail en mode altéré, des personnes mises en garde d’enfants rémunérés à 100% versus les télétravailleurs en conditions dégradées posant la question de l’équité organisationnelle à situation familiale équivalente etc…

Après le 11 Mai, de nouvelles formes de sociabilisation seront à inventer . Un nouveau cadre commun de normes devra être respecté, quelque soit la pluralité des situations.

Eric GOATA conseille donc de mettre en place des groupes de sensibilisation qui auront pour tâche d’élaborer une stratégie commune de défense contre le virus, adaptée à un collectif de travail.